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Actu et Aventure
12 octobre 2017

La téléréalité et sa réception par le public

En termes de public ciblé, certaines chaînes cherchent avant tout avec les émissions de téléréalité à toucher le responsable des achats de moins de 50 ans. Cela dit, les émissions diffusées en première partie de soirée ciblent souvent un public large et familial. Mais comme l’indique une association, le jeune public semble dans certains cas être une cible prioritaire (en particulier pour les émissions diffusées en fin d’après-midi). Le succès des programmes dits « de téléréalité » peut s’expliquer par : - l’identification du téléspectateur à un participant ou à sa situation ; - à l’inverse, la distanciation rassurante que provoquent chez le téléspectateur certaines situations jugées humiliantes ou ridicules ; - le rejet de la parole d’experts, à laquelle s’est substituée une plus grande confiance du public envers les anonymes et leurs pairs ; - les émotions successives et toujours changeantes qu’ils font naître chez le téléspectateur (Monique Dagnaud) ; - leur dimension sociale (représentation des classes sociales populaires) et leur symbolique « démocratique » (possibilité offerte à tous d’agir par le vote) (Guillaume Soulez) ; - le plaisir ambigu que les téléspectateurs y trouvent (François Jost, Guillaume Soulez, Monique Dagnaud). Concernant le jeune public, les émissions dites « de téléréalité » sont parfois vues comme un moyen de réconcilier les jeunes avec la télévision généraliste. Selon certains, le jeune public apprécierait particulièrement le spectacle de jeunes adultes qui se comportent comme des adolescents. Mais actuellement, il aurait plus tendance à se reconnaître dans des émissions de réalité scénarisée (« scripted reality » que dans les formats fondés sur l’enfermement, selon certains producteurs et éditeurs. Quant à la capacité de recul du public face à ces émissions, les représentants d’une société de production considèrent que les enfants ne sont pas dupes et qu’ils sont conscients qu’elles constituent manifestement des programmes de divertissement. Certains, dont François Jost, sont en total désaccord avec cette idée, considérant que non seulement les enfants, mais également de nombreux adultes, ont une approche très naïve de ces émissions, et qu’en dépit d’une lecture possible au second degré, l’impact est réel. Elles pourraient même constituer, selon une fédération de parents d’élèves, un élément d’explication parmi d’autres face à l’augmentation de la violence et du harcèlement chez les jeunes, notamment en milieu scolaire. Ayant dressé des constats assez alarmants sur l’impact des émissions dites « de téléréalité » sur le jeune public, les associations familiales ont émis plusieurs préconisations. Certaines associations souhaiteraient que ces programmes fassent l’objet de restrictions horaires, afin qu’ils ne soient plus diffusés en journée et qu’ils soient déconseillés aux enfants de moins de 12 ans. Une autre replace la question de la classification de ces émissions dans la problématique plus large de la signalétique jeunesse du Conseil, à laquelle elle aimerait que soient ajoutés des éléments d’explication motivant au cas par cas la classification des programmes. Elles souhaiteraient par ailleurs disposer d’un espace de discussion avec les chaînes afin de leur faire prendre conscience des risques qu’elles pointent.

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