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Actu et Aventure
17 août 2017

Afrique : le défi de la transition démocratique

Au-delà des conditions matérielles relatives à l’organisation des élections, la première série de questions touche à l’opportunité même de leur organisation, en raison du contexte souvent marqué par une rupture de la paix et par l’insécurité. Il en a été ainsi au Mali après l’occupation d’une bonne partie du territoire par des groupes islamistes en mars 2012 et le départ massif de plusieurs centaines de milliers de personnes dans les pays voisins. C’est aussi le cas actuellement en République centrafricaine depuis mars 2013. Dans un contexte quelque peu différent, l’Égypte a eu à relever un défi majeur en organisant la présidentielle de 2014 dont dépendait largement l’amélioration du contexte sécuritaire, politique et social. Les États ont à faire face à des situations difficiles où il convient de rechercher et de trouver un consensus sur des questions d’une grande sensibilité pour la classe politique. La première phase consiste à déterminer une échéance pour la transition, qui soit réaliste et réalisable. Au coeur de cette détermination se trouvent souvent deux exigences contradictoires. D’un côté, certains acteurs nationaux de la transition, mais aussi la communauté internationale en général, souhaitent que cette période de transition soit la plus courte possible pour un retour rapide à la légalité constitutionnelle. De l’autre, l’état de délabrement des structures administratives est tel qu’il faut du temps pour les reconstruire et espérer organiser les élections dans des conditions de transparence et de fiabilité. C’est une précaution minimale à prendre pour que les résultats des élections ne soient pas contestés. Il s’agit là d’un sérieux problème dont la solution n’est pas évidente, et qui vient souvent se greffer aux questions techniques, les faisant même oublier parfois. Lorsque l’État est déstructuré, il convient donc de prendre le temps pour le réorganiser. Mais il ne faut pas non plus que ces institutions de transition, bénéficiant d’une légitimité limitée à cette période, restent trop longtemps dans cette situation précaire. L’OIF a développé une expertise reconnue et sollicitée par les États de l’espace francophone en situation de conflit. Elle a ainsi apporté une contribution significative au processus politique ayant conduit à la fixation consensuelle de la date des élections, comme à Madagascar, au Mali ou en Guinée. Parallèlement, elle s’est investie sur le plan technique par un appui significatif aux institutions de la transition, particulièrement celles chargées de conduire le processus électoral. Cette démarche de l’OIF, menée avec d’autres partenaires internationaux, a contribué à réunir les principaux acteurs du processus électoral et a eu l’avantage de promouvoir la démarche inclusive dans la gestion des élections. D’autre part, elle a permis d’impliquer l’ensemble de ces acteurs à la recherche d’un consensus sur la date des élections. Cette démarche, saluée par plusieurs États francophones en proie aux crises ou aux conflits, s’est révélée comme le moyen d’éviter le blocage dans les processus de transition, notamment en ce qui concerne la gestion des élections de sortie de crise.

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