Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Actu et Aventure
2 juillet 2015

Guerre plus propre

Ayant participé à la 51e édition du Salon du Bourget, j'ai pu constater à quel point les drones faisaient progressivement leur entrée sur le marché. Le marché est sur le point d'exploser. Si la France résiste encore à leur utilisation autre que d'observation, les Etats-Unis et l'Angleterre utilisent les drones létaux depuis quelques années (de manière très différente, cependant, puisque les premiers les utilisent de manière abusive, comme la CIA qui les utilisent en dehors d'un lieu de conflit armé pour procéder à des éliminations ciblées). Je trouve dommage que la France prenne du retard en la matière : de nombreuses vies humaines pourraient être épargnées par leur usage léthal. La France a bien des Reaper qui pourraient être armés s'ils étaient modifiés. Et la résistance politique qui empêche leur modification est selon moi injustifiée. A mon sens, les drones représentent un progrès non seulement technologique mais aussi moral. Du fait de leur endurance, par exemple, (ils peuvent voler des dizaines d'heures sans repos), ils révolutionnent d'une part l'occupation aérienne : la présence intermittente des avions fait place à une présence permanente. Ils permettent d'avoir une connaissance beaucoup plus ciblée de la menace, de réduire drastiquement les risques d'erreur ou de dommages collatéraux. Il y aurait non seulement un intérêt opérationnel mais aussi humanitaire à armer nos drones. Ce serait d'une part un gain de ressources appréciable : nos drones non-armés sont seulement des éclaireurs qui transmettent l'information à un avion de chasse qui vient ensuite frapper. Les drones armés sont quant à eux à la fois éclaireurs et tireurs, ils réduisent la boucle de commandement et permettent donc de faire l'économie de l'avion habité. Cela ne remet pas en cause l'utilité de l'avion de combat, étant donné que les deux ne font pas la même chose. Mais ce serait aussi et surtout plus humanitaire, car le fait de gagner du temps permet d'accroître la précision. En effet, un drone non-armé dépend de la disponibilité d'un avion pour effectuer la frappe. Or, le délai nécessaire à l'arrivée de ce dernier sur zone peut conduire à ce que la cible se soit déplacée dans le laps de temps dans un environnement urbain, par exemple, où le risque de dommages collatéraux est plus élevé. De manière un peu paradoxale, on peut dire qu'il est préférable pour les populations locales que les drones qui les survolent soient armés pour éviter les dommages collatéraux. Parce qu'entre recevoir une bombe GBU-12 larguée d'un Mirage ou recevoir un missile Hellfire tiré d'un Reaper (source : Avion de Chasse), les dégâts et la précision sont de nature très différente. Armer les drones permettrait donc, sinon de sauver des vies, de moins de réduire fortement ces fameux dommages collatéraux. La « guerre propre » n'existe pas, évidemment, mais les drones contribuent tout de même à la rendre un peu plus propre.

10802613_1498141647131566_1215508431_n

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Actu et Aventure
Publicité
Archives
Publicité